Aujourd’hui est presque l’anniversaire de mon début de formation à la médiation, à l’École Professionnelle de la Médiation et de la Négociation. L’ingénieure que j’étais avait décidé de se reconvertir vers un métier tourné vers l’humain, délaissant la technologie. Deux ans plus tard, comment je me remémore cette période ?
Il n’est pas question de vous parler ici de technique, de processus de médiation ou de la façon de renforcer la qualité relationnelle au travail. Je vous en parle régulièrement, abordons donc le sujet sous un autre angle: qu’ai-je ressenti, comment ai-je vécu cette formation, ou du moins… qu’est-ce que je m’en rappelle aujourd’hui puisque nos souvenirs sont une reconstruction a postériori.
Lors de la première session, j’étais perdue, pour deux raisons. La première, la plus évidente, était que je n’avais rien à quoi me raccrocher, aucune connaissance en sciences humaines qui me permette de m’appuyer dessus. Et quand bien même j’en aurais eu, la deuxième raison aurait balayé cet édifice, puisque la méthode proposée, basée sur une approche rationnelle des relations interpersonnelles, est très spécifique, différente des approches basées sur la psychologie, la loi ou la morale.
Et je dois dire que cette approche m’a séduite au premier regard, car elle a résonné en moi, avec des moments vécus qu’elle éclairait d’un jour nouveau… et cohérent, logique !
Il a fallu bûcher, pas mal même. Étudier les concepts, lire des livres, suivre un e-learning en plus des séances de cours en présentiel, rédiger un mémoire. Ça m’a demandé beaucoup d’investissement, peut-être entre autres pour compenser mon manque de connaissances initiales, mais aussi pour m’approprier des outils à rebours de ceux auxquels je m’attendais, comme la bienveillance (rappelons ici pourquoi ce n’est pas un outil approprié pour résoudre des conflits) ou le « bon sens ».
Au-delà des techniques de la médiation professionnelle, il a fallu aussi s’approprier la posture du médiateur: L’Indépendance à l’égard de toute autorité, la Neutralité à l’égard de la solution choisi par les personnes, l’Impartialité vis-à-vis des deux personnes. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas le plus facile !
Petit à petit, je suis « rentrée » dedans. Dans la méthode, dans l’état d’esprit, dans les objectifs.
Vous constatez que je suis capable d’en parler longtemps, beaucoup. Arrêtons-là ! Ce qui me reste le plus en ce début de printemps, deux ans après ? De la motivation, pour pratiquer et donc aider les gens à sortir de la souffrance liée au conflit, de la gratitude pour les enseignants qui ont pris le temps de me conseiller, de répondre à mes questions, de la nostalgie aussi du groupe avec lequel j’ai été formée, plein d’entraide et de soutien.
Si vous rencontrez dans votre entreprise ou dans votre vie personnelle une situation de conflit, contactez-moi, faisons le point et trouvons une issue à votre difficulté !