Perception de Harcèlement

Il y a quelques années, lors d’une prise de poste, j’ai été confrontée à un manager fonctionnel très exigeant. Lors des réunions d’équipes, il me bousculait fortement, exprimant des attentes sur un niveau de travail auquel je ne m’attendais pas.

Au cours d’une discussion à ce sujet avec mon conjoint, il me dit que c’est du harcèlement. Oh là là, quelle surprise ! Je n’y avais pas pensé un instant.

Alors harcèlement ou pas ?

Face à ces demandes ambitieuses, et à l’expression d’une forte déception quand je ne fournissais pas les éléments demandés, j’aurais pu avoir plusieurs attitudes

  • Penser que j’étais nulle, que je n’y arriverais jamais et m’en désespérer. Sans doute un bon moyen de m’enfermer dans une spirale négative, celle de l’échec. Et si comme tous mes collègues m’ont indiqué avoir eu droit à ce traitement, je pouvais présumer ne pas être plus nulle qu’eux.
  • Me replier sur moi-même, me taire à chaque nouvelle demande, donnant ainsi l’espace à ce manager pour demander toujours plus, puisque je ne disais rien. Là, le harcèlement aurait sans doute pointé le bout de son nez.
  • M’exprimer. Ce que j’ai fait. J’ai expliqué en quoi ses demandes étaient contradictoires avec celle de mon manager hiérarchique (eh oui !), j’ai expliqué aussi pourquoi certaines demandes n’étaient pas pertinentes. J’ai proposé d’autres actions.

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt: ce chemin n’était pas un chemin facile. Résister et s’affirme, ça demande de la confiance en soi ,Mais j’ai choisi de l’emprunter parce que je ne me sentais pas harcelée, ni nulle.

Et nous voilà au cœur du sujet: si j’avais perçu le comportement de ce manager comme du harcèlement, je me serais comportée en victime, le confortant ainsi dans son attitude et lui permettant de continuer…

J’avais bien « senti » cela à l’époque, sans bien le formuler, et depuis j’ai découvert la médiation professionnelle. Ce que j’ai appris m’a éclairée sur la situation vécue, et a confirmé le fait que ne pas me victimiser était une réaction utile.

Car au fond, une situation de harcèlement est d’abord une situation de relation dégradée: les paroles et actes de l’un heurtent l’autre, et l’absence de paroles ou d’actes en sens inverse est interprété comme une sorte d’assentiment.

Il convient de ne pas laisser une telle situation se dégrader trop, et une intervention d’ingénierie relationnelle en anticipation, voire une médiation si le conflit est déjà présente, permet de trouver une solution.

Ainsi, tout changement dans le comportement de collègues ou collaborateurs doit attirer l’attention, car c’est probablement le signe d’un début de dégradation de relation, avec ou sans harcèlement d’ailleurs. Je m’adresse ici aux managers, bien sûr, mais plus largement à tous les salariés, qui peuvent s’apercevoir que ça va mal.

Si vous souhaitez en savoir plus, si votre entreprise connait des situations de tension relationnelle,  contactez-moi !